REPORTAGE – Une association au sein même du tribunal aide les femmes dans leurs démarches.
Malgré une plainte pour violences conjugales, une première condamnation de son compagnon après des menaces avec un couteau, malgré l’attribution d’un «téléphone grave danger», Marie a mis longtemps à se libérer de sa culpabilité. «J’avais beau être séparée, je n’arrivais pas à signaler ses agissements et son harcèlement incessant. Je savais qu’il allait se faire incarcérer si je portais plainte à nouveau et j’avais pitié. Je pensais à lui avant de penser à moi», confie cette jeune femme de 33 ans. Jusqu’au jour où son ex a tenté de mettre le feu à sa porte. «J’ai à nouveau porté plainte et il a été condamné à six mois de prison ferme. L’association France Victimes m’a accompagnée et conseillée dans les démarches, notamment pour obtenir des dommages et intérêts. Cela m’a aidé à comprendre que j’étais victime et que c’était grave. Ce n’est pas un processus facile car j’étais sous son emprise. J’ai aussi eu du mal à me confier à mon entourage, car on a honte de se retrouver dans cette situation» témoigne-t-elle.
Peur, emprise, culpabilité., méconnaissance des rouages du système juridique, situations de vulnérabilité ou dʼisolement… Les barrières qui entravent les démarches et la prise en charge des victimes de violences conjugales sont nombreuses. A Créteil, le service dʼaide aux victimes, lʼApcars (Association de politique criminelle appliquée et de réinsertion sociale), sʼemploie à les lever. Les bureaux de cette association, membre adhérent du réseau France Victimes, sont installés au sein même du tribunal de grande instance de Créteil. La juridiction prise comme exemple de filière dʼurgence du traitement judiciaire des violences conjugales.