Attentat de Strasbourg – Interviews d’Alain Bauer, professeur de criminologie aux «Arts et Métiers» de New York et Shangaï
Le suspect de Strasbourg a échappé par trois fois aux forces de l’ordre, est-ce un «veinard» ?
Il a tout de même semble-t-il été blessé ! Je crois plutôt qu’il est un copié-collé du tueur de Trèbes, Radouane Lakdim : il est perquisitionné, il n’est pas là, ensuite il s’enfuit puis il essaie de se donner une nouvelle «identité» par le passage à l’acte terroriste, et de délinquant il devient militant. C’est un suicide terroriste. Il a tenté de se faire tuer, en tirant sur des militaires de l’opération Sentinelle, puis sur des policiers, car il se dit qu’après 27 condamnations, il va y passer et qu’il vaut mieux passer pour un tueur du djihad plutôt que pour un braquage et une tentative d’homicide.
La médiatisation de ces meurtres n’est-elle pas pousse au crime ?
Non, ça a commencé avec Khaled Kelkal il y a vingt ans, puis Mohammed Merah en 2012, puis les frères Kouachi, Coulibaly et une série ininterrompue de criminels qui passent au terrorisme, qui y trouvent une identité, une rédemption. Si le suspect avait été cueilli au saut du lit, tout ceci ne se serait pas produit.