Justice d’exception ou peines exemplaires ? Réponse judiciaire ferme ou émotionnelle ? Saluées ou contestées, depuis quelques jours, les condamnations pour « Apologie publique du terrorisme » se sont multipliées.
Author apcars
Pendant un an, elle a rencontré des femmes détenues et des surveillantes pénitentiaires de la maison d’arrêt de Versailles. Isabelle Rome est magistrate à la cour d’appel de Versailles, elle publie Dans une prison de femmes, aux Editions du moment.
« Ils ont crié “Allah Akbar” pendant deux jours. On a aussi eu des menaces : “Si ça t’a pas suffi, à la sortie, on va faire comme les frères Kouachi”. » Du 7 au 9 janvier, la maison centrale hypersécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne) a vécu au rythme des cris de gloire de certains prisonniers, exaltés par les attaques terroristes en région parisienne, qu’ils suivaient en direct à la télévision et à la radio.
Entre solitude et promiscuité, la prison est un univers qui, par-delà la privation de liberté, exacerbe les rapports de force et peut faire surgir violences individuelles ou collectives à tout moment.
Une justice d’exception, expéditive, et qui mène à des peines trop lourdes. Les voix s’élèvent pour dénoncer les procédures judiciaires lancées par dizaines depuis les attentats en région parisienne. Au cœur des critiques : l’« apologie du terrorisme ».
Avis très attendu. Le Conseil constitutionnel doit se prononcer, vendredi 23 janvier, sur une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) contestant la validité de la déchéance de la nationalité française du Franco-Marocain Ahmed Sahnouni.
Justice ministry report will confirm number of self-inflicted prisoner deaths rose to 82 in 2014
Pas d’unité nationale qui tienne entre l’UMP et la garde des Sceaux. Alors que la droite plaide pour un durcissement dans le contexte post-attentats, le ministre de l’Intérieur a vanté la sévérité de la politique pénale.
Les peines de prison fermes prononcées pour « apologie de terrorisme » se multiplient après l’attentat de Charlie Hebdo le 7 janvier dernier. La sévérité des juges fait débat et bouleverse l’échelle des peines en vigueur actuellement.
Le Syndicat de la magistrature dénonce le manque de recul des procédures lancées à la hâte après les attentats. Dans les faits, les peines prononcées varient fortement d’un tribunal à l’autre.