La ministre de la Justice Christiane Taubira a dit lundi sa volonté de mettre en place cette nouvelle peine alternative à la prison, basée sur une prise en charge plus personnalisée des condamnés afin de prévenir la récidive.
« Je suis absolument persuadée qu’il faut construire cette peine de probation en France ». La garde des Sceaux Christiane Taubira a confié lundi sa volonté de mettre en place une nouvelle peine alternative à la prison, basée sur une prise en charge plus personnalisée des condamnés afin de prévenir la récidive. La ministre de la justice a par ailleurs annoncé la tenue d’une « conférence de consensus » sur ce sujet d’ici la fin de l’année, probablement en novembre. Selon Christine Taubira, ce projet sera l’une de ses réformes phare.
La création d’une peine de probation prononcée par les tribunaux comme alternative à la prison s’appuiera sur la réflexion menée récemment par un groupe de travail composé de professionnels de la justice.
Adapter la prise en charge au profil des condamnés
Ces derniers recommandent la probation, déjà en cours dans plusieurs pays comme le Canada, et prônée par le Conseil de l’Europe qui la définit comme « une série d’activités et d’interventions qui impliquent suivi, conseil et assistance dans le but de réintégrer socialement l’auteur d’infraction dans la société et de contribuer à la sécurité collective ». Or les pratiques d’insertion et de probation existant aujourd’hui en France, comme les sursis avec mise à l’épreuve par exemple, se concentrent sur le respect d’obligations (travail, soins, indemnisation de la victime), sans adapter suffisamment la prise en charge au profil des condamnés, observent-ils.
La faute, poursuivent-ils, au retard accumulé par la France en matière de recherche sur la prévention de la récidive, « les connaissances scientifiques – accumulées depuis plus de 40 ans dans d’autres pays – demeurant quasiment inconnues et non enseignées » dans l’Hexagone. « On a la chance d’avoir des expériences à l’étranger avec des évaluations de spécialistes, on va profiter de tout ça », a promis Christiane Taubira. La mise en œuvre d’un suivi plus personnalisé des condamnés passerait donc par le développement de nouvelles approches criminologiques, complétant les méthodes cliniques des psychiatres qui dominent en France par des programmes comportementaux éprouvés à l’étranger.
Note de l’Apcars :
Pour en savoir plus, voir l’Appel du 1er juin 2012 intitulé « Appel du 1er juin 2012«