UN JOUR AU PALAIS. Toutes les semaines, « l’Obs » s’assied sur le banc d’une salle d’audience. N’importe où en France. N’importe quel jour. Et peu importe la nature des crimes et délits.
La petite dame qui s’empresse de s’asseoir au second rang, au côté de son amie, espère que le spectacle sera beau. Elle ne sera pas déçue. Mais pour l’heure, elle doute encore un peu. Elle est entrée dans cette salle d’audience un peu par dépit. Initialement, comme elle le raconte à voix haute à ses voisins, cette spectatrice des tribunaux voulait aller voir à côté, l’autre audience, celle qui se joue à guichets fermés. Celle du boxer des « gilets jaunes ». Elle n’a pas pu y accéder, faute de place. Elle a suivi la petite foule du 4e étage du tout neuf tribunal de Paris et a atterri dans cette salle qui se remplit rapidement malgré sa dimension imposante.
Déjà, l’huissier, l’air las mais la voix forte, annonce « l’affaire numéro un ». Les prévenus sont trois, déjà installés dans le box. Les parties civiles que l’huissier appelle aussi sont, elles, au nombre de quatre et, à leur dégaine, leur profession ne fait aucun doute. Ils sont à peine installés, alignés au premier rang qui leur a été réservé, que notre spectatrice des tribunaux, murmure pour sa voisine :
« C’est des flics !