Depuis de nombreuses années, notre association dont l’action se situe à mi-chemin entre le judiciaire et le social, observe le fonctionnement quotidien de la justice dès l’audience de jugement jusqu’à la sortie de prison et tend à l’humaniser et l’améliorer.
Ce qui nous a toujours frappé, c’est le manque d’informations, d’échanges et de coordination entre les différents professionnels amenés à intervenir sur un même individu.
Ainsi par exemple, la communication entre la justice et les soignants n’est pas aisée, notamment en raison de l’obstacle du secret médical. De même, la justice connaît des difficultés à réintégrer dans la société des personnes condamnées parce qu’elle manque de temps et de moyens pour développer et entretenir des partenariats avec les structures de droit commun, notamment les associations d’insertion.
Face à ce constat, l’APCARS développe de nouvelles formes de réponses destinées à faciliter le lien entre justice et société, entre le milieu fermé et le milieu ouvert. Ces projets ont pu être initiés grâce au soutien du tribunal de grande instance, de la préfecture et de la Mairie de Paris.
Le travail social et l’hébergement au service de la prévention de la délinquance
En 2007, nous lançons un projet d’accueil de toxicomanes, principalement crackers et poly-consommateurs, ancrés depuis longtemps dans la consommation de stupéfiants. La justice était alors démunie face à ces situations de détresse humaine mais aussi ces sources de délinquance régulière et ses injonctions de soins restaient souvent sans effet. Par notre intervention sociale, nous avons doublé le nombre de toxicomanes engagés dans une démarche de soin (40 à 80%), réduit le risque de récidive et participé à la tranquillité des quartiers de Paris.
Depuis 2008, nous initions une expérimentation de décohabitation de conjoints présumés violents placés sous contrôle judiciaire. Un certain nombre de ces personnes ne disposaient pas d’alternative à leur domicile, faute de ressources ou de relation pour les héberger et finissait soit à la rue, soit retournait au domicile en violation du contrôle judiciaire. Nous leur avons alors proposé un hébergement et un suivi social jusqu’à l’audience pénale. Indirectement, cela offre une période de répit à la victime qui demeure au domicile et permet à ses enfants de rester scolarisés normalement. Directement et depuis sa création, notre action conclut à un éloignement effectif de l’auteur présumé violent.
Enfin, cette même année, nous proposons à l’audience pénale de comparution immédiate une prise en charge sociale et un hébergement immédiat si l’infracteur SDF est remis en liberté. En effet, nos partenaires reconnaissent que dans bien des cas, l’absence de domicile est un facteur qui augmente le risque de condamnation à de la détention. Par notre biais, 40 personnes chaque année évitent la prison par défaut, et exécutent ainsi leur peine dehors, à l’appui d’un vrai projet d’insertion.
L’efficacité et la rapidité d’exécution des décisions de justice repose en grande partie sur les moyens dont les magistrats disposent localement pour les mettre en oeuvre.
En tant qu’association habilitée et partenaire historique de la justice pénale, nous continuerons à améliorer cette efficience, tant dans l’intérêt des infracteurs, des victimes et plus globalement de la société.