Près de 1 500 femmes ont été tuées par leur conjoint en dix ans. Le procureur général de la Cour de cassation, François Molins, appelle à « s’interroger sur tout dysfonctionnement ».
Face à la multiplication des féminicides, qui sont aussi devenus un sujet politique, la justice a commencé son autocritique. « En dix ans, nous avons recensé près de 1 500 femmes qui ont péri, victimes de leur conjoint et parfois de nos propres défaillances », a déclaré la ministre de la justice, Nicole Belloubet, vendredi 15 novembre, lors d’un colloque organisé à la Cour de cassation, à Paris, sur les défis de la justice face aux violences conjugales.
Dans un discours offensif, François Molins, procureur général près la Cour de cassation, a lui-même appelé à « s’interroger sur tout dysfonctionnement », et déploré que la sensibilisation, « le niveau et la qualité (…) des pratiques professionnelles ne [soient] pas les mêmes dans tous les ressorts ». Il a également appelé à « réévaluer la pertinence de certaines réponses pénales », en particulier la médiation pénale, « dangereuse et qui n’a pas de sens dans le domaine des violences au sein du couple ». Plus de 1 700 médiations pénales ont pourtant lieu chaque année en la matière.