« Catherine, ce n’est pas ce qu’on propose aux enfants comme toi. » Cette phrase, Catherine Descombes l’a reçue comme une gifle, peu avant ses 18 ans, en 1999, dans un bureau du tribunal de Meaux (Seine-et-Marne). Interrogée sur son avenir, l’adolescente confie à la juge des enfants son souhait de devenir « musicienne professionnelle ». Elle est douce comme une touche de piano, écorchée comme un archet maltraité. La jeune femme rêve de musique classique. Peu importe : depuis le berceau, elle a le malheur d’être une enfant placée, abandonnée par son père et retirée à sa mère autiste. Devant la magistrate, elle comprend que le plus dur est encore à venir. Elle va perdre à la loterie des « contrats jeunes majeurs ».
Depuis l’abaissement de la majorité de 21 ans à 18 ans, en 1974, les jeunes confiés aux services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) peuvent, une fois adultes, prétendre à une extension de leur prise en charge jusqu’à 21 ans. Le contrat d’accueil provisoire jeune majeur, dit « contrat jeune majeur », permet de les accompagner vers l’autonomie : financement d’études, logement, soutien administratif… Mais ce dispositif, coûteux, n’est pas automatique. A la fin 2016, seul un tiers des jeunes de 18 ans passés par l’ASE en bénéficiait, selon une estimation du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Son attribution par les conseils départementaux est souvent conditionnée à un projet professionnel modeste, réaliste, qui doit déboucher sur un emploi rapide.
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