Après les présidents des commissions des lois de l’Assemblée nationale et du Sénat la semaine dernière, ce sont aujourd’hui les principaux représentants des services judiciaires qui tirent la sonnette d’alarme sur l’état de la justice.
Le manque de moyen est de plus en plus criant décrivent magistrats, experts judiciaires et responsables d’associations spécialisées, qui citent chacun des exemples plus effarants les uns que les autres.
Il y a le tribunal de Nanterre, privé de chauffage cet hiver, plus d’argent pour payer les réparations. A Aix-en-Provence, c’est la clim’ qui fait défaut. A Grenoble, plus de magistrat pour tenir les audiences du tribunal des affaires sociales.
Bref, pour Virginie Duval, présidente de l’Union syndicale des magistrats le constat est sans appel
Le ministre de la justice a dit ‘la justice est au bord du gouffre’. Non ! Elle est au fond du gouffre. Tous les jours on échappe au pire, il y aura d’autres libérations par erreur
Car les conséquences de ce manque de moyen sont de plus en plus concrètes. Monique Rouzet-Lelièvre expert traductrice-interprète voit ses collègues partir les uns après les autres, démotivés par les retards de paiement.
On fait appel à n’importe qui, car les professionnels se désinscrivent.
Les professionnels réclament une loi de programmation pluriannuelle pour la justice.
Hervé Bonglet est secrétaire général de l’Unsa-service judiciaire.
En 2017, on devra payer 150 millions d’euros d’arriérés de factures sur 2016.
Et les premières victimes ce sont les justiciables. Chaque année plus d’un million de personnes est confrontée à la justice.