Le chantier, démarré en 2013 puis interrompu pendant huit mois, passe au gros oeuvre. La première pierre du bâtiment, qui abritera le TGI, est posée officiellement ce mercredi en présence de Christiane Taubira.
La première pierre du nouveau palais de justice de Paris, dans le quartier des Batignolles (XVIIe arrondissement), sera officiellement posée ce mercredi. Le chantier, entamé à l’été 2013, avait repris fin mars après huit mois d’interruption due à un contentieux. La ministre de la Justice Christiane Taubira et la maire de Paris Anne Hidalgo participeront la cérémonie aux côtés de l’architecte italien Renzo Piano, de représentants du constructeur Bouygues et de sa filiale Arelia, maître d’ouvrage, ainsi que de hauts magistrats, policiers et élus locaux.
Les premières grues ont fait leur apparition sur le site après des travaux de terrassement du sous-sol. « La pose de la première pierre coïncide avec le démarrage du gros oeuvre », a indiqué à l’AFP Yves Lansoy, directeur à l’Établissement public du palais de justice (EPPJ) selon qui « les délais devrait être tenus ». La livraison du nouveau TGI est fixée au 30 juin 2017, avec une mise en service envisagée au dernier trimestre 2017.
Imaginé par l’architecte de Beaubourg
Le bâtiment sera composé de quatre ensembles de verre superposés de 120.000 m2, ornés de jardins suspendus. Culminant à 160 mètres, il sera le plus haut de la capitale après la tour Montparnasse (210 m), construite il y a 41 ans.
Quelque 8 à 9000 personnes devraient fréquenter chaque jour le bâtiment, dont 2000 travaillant sur place.
Le nouveau TGI trônera au centre d’une « cité judiciaire » qui comprendra également, sur 30.000 m2, les nouveaux locaux de la police judiciaire, transférée du fameux 36, quai des Orfèvres, et une maison de l’ordre des avocats (MODA) de 6000 m2.
2,4 milliards d’euros de coûts pour l’Etat
Le programme a connu depuis son lancement bien des controverses, sur son implantation excentrée ou sur le choix en février 2012 du financement de l’opération par un partenariat public-privé (PPP). C’est le groupe Bouygues qui finance la construction du bâtiment et en assurera l’entretien et maintenance pendant 27 ans. L’Etat lui versera en contrepartie un loyer pendant la durée du contrat à l’issue duquel il deviendra propriétaire de l’édifice.
Le mode de financement du projet avait été critiqué par Christiane Taubira, qui a cherché à dénoncer le contrat avant d’y renoncer, compte-tenu des indemnités importantes prévues en cas de dédit.
L’association « La justice dans la cité », composée pour l’essentiel d’avocats, a mené une longue bataille judiciaire pour obtenir l’annulation du contrat qui a finalement été validé en octobre 2014 par le Conseil d’État.
Selon une source proche du dossier, le coût total de l’opération pour l’État devrait atteinte 2,4 milliards d’euros. Le coût brut de la construction du bâtiment est estimé à 700 millions d’euros, auquel il faut ajouter pour Bouygues celui de la maintenance qui, selon un spécialiste, pourrait atteindre un montant équivalent.