Le premier ministre l’a annoncé ce matin face à l’Assemblée nationale: une structure de prise en charge et de réinsertion pour jeunes français radicalisés sera créée « d’ici la fin de l’année ». Les futurs pensionnaires y seront admis sur décision judiciaire.
Les premières annonces autour de ce projet de création d’une telle structure de « déradicalisation » dataient du mois d’avril, mais les attentats de vendredi à Paris accélèrent sa mise en place. Alors que les députés on voté ce jeudi le projet de loi sur la prolongation de trois mois de l’état d’urgence, Manuel Valls a dans son discours pris un engagement ferme : » Une première structure pour jeunes radicalisés va être créée, les financements sont prêts, le cadre juridique et le projet pédagogique en voie de finalisation, le site sera choisi d’ici la fin de l’année ».
Une structure qui ne sera pas un centre de détention
« Les premiers admis pourront être des repentis que nous mettrons à l’épreuve afin de mesurer leur volonté de réinsertion dans la durée », a expliqué Manuel Valls devant les députés. « Les individus qui y sont admis doivent l’être à la suite d’une décision judiciaire et ne peuvent en aucun cas être des djihadistes de retour de Syrie ou d’Irak. Leur place est en prison » précise le premier Ministre. « Un centre de déradicalisation ne peut pas être une alternative à l’enfermement carcéral. »
Le ministère de l’Intérieur évoque le chiffre total de 966 personnes signalées comme s’étant rendues en Syrie ou en Irak. Selon les services de renseignement, 142 français seraient morts dans ces deux pays, 588 s’y trouveraient toujours et 247 en seraient repartis.