Depuis plus de 30 ans, l’APCARS participe à la prévention de la délinquance à travers notamment deux actions. Nous contribuons à une sanction pénale juste et adaptée. De même, nous facilitons la réintégration dans la société de personnes condamnées.
Une justice mieux éclairée, c’est une justice plus efficace
La première consiste à aider la justice à mieux connaître les infracteurs, c’est à dire les personnes qui font sont soupçonnées d’avoir commis un délit ou un crime.
Notre association a été la première en France à réaliser des enquêtes sociales rapides en matière de délits et aujourd’hui elle en effectue près de 16 000 par ans en Ile-de-France. Dans le domaine criminel, nos enquêtes de personnalité sont plus approfondies en raison d’un risque de détention plus important.
Complémentairement à l’enquête de police et au casier judiciaire, la justice cherche, en effet, à travers nos enquêtes à comprendre le parcours personnel de ces hommes et femmes et ce, avant de se prononcer sur leur éventuelle culpabilité.
Cette connaissance de leur histoire, leur environnement social, familial et professionnel contribue concrètement au prononcé d’une peine qui tienne compte de la singularité de chaque individu.
L’éventail des peines est des plus larges : le travail d’intérêt général, sursis avec ou sans contrainte (obligation de soin, bracelet électronique…) et bien sûr en dernier recours la détention.
Ainsi, la peine devrait permettre, quand c’est possible, de maintenir le lien familial, de conserver un emploi, soigner une addiction ou une pathologie, favoriser la réinsertion et ne pas accentuer une situation parfois très précaire.
Enfin, une peine individualisée contribue à donner du sens à la sanction et un infracteur qui la comprend et qui l’accepte est en bonne voie pour ne pas récidiver.
Préparer la sortie de prison avec un projet d’insertion et lutter contre la récidive
La seconde action que nous menons consiste à réinsérer des personnes sans domicile fixe condamnées, notamment à une peine de prison.
A travers un hébergement et un accompagnement social de plusieurs mois, nous les aidons à reprendre pied progressivement dans la société.
Les besoins sont importants. En effet, les personnes sans domicile fixe passent 10 fois plus souvent en détention provisoire que les autres et sont condamnées 4 fois plus souvent à une peine de détention ferme, principalement en raison de l’absence de domicile(*).
Force est alors de constater qu’une partie substantielle des personnes prévenues ou détenues sont en grande précarité, ont un faible niveau scolaire, sont en rupture sociale et/ou familiale et connaissent des problèmes de santé multiples.
Si la peine de prison n’est pas aménagée, il existe 60% de risques supplémentaires de récidive (*) et il est donc vital pour notre société de l’anticiper au mieux et de la préparer sur la base d’un projet d’insertion adapté aux potentialités de chaque condamné.
Eloigner les personnes condamnées de la récidive et contribuer à la paix sociale sont des objectifs prioritaires de notre association.
M. André ZERVUDACHI, Président de l’APCARS
(*) Etude des universitaires V.Gautron et JN.Rétière sur 7 500 dossiers délictuels concernant des majeurs dans 5 tribunaux correctionnels en 2000, 2003, 2006 et 2009