Prison Insider, un site collaboratif dédié à l’information sur les prisons se lance aujourd’hui.
Bienvenue sur Prison Insider*… Ou comment explorer, en quelques clics, l’univers carcéral à l’échelle mondiale. C’est aujourd’hui que ce site collaboratif inédit — qu’on peut traduire par les Infiltrés en prison —, issu du travail d’une équipe d’acharnés, est officiellement lancé, avec le parrainage de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). Le but de cet outil : fournir « une plate-forme d’informations, de ressources et d’échanges sur les prisons dans le monde », où 10,35 millions de personnes sont aujourd’hui incarcérées. « Il s’agit de produire, pays par pays, des données sur les conditions de détention, le tout traduit en trois langues », précise Bernard Bolze, cofondateur de ce projet qu’il pilote depuis deux ans.
Ce militant associatif, ancien journaliste, a été le fondateur en 1990 de l’Observatoire international des prisons (OIP), organisation vouée à la défense des droits des détenus dans le monde, mais dont le secrétariat international avait disparu neuf ans plus tard (sa section française existe toujours). Il reprend donc « une idée ancienne » en utilisant cette fois, outre un réseau d’une trentaine de correspondants, tout le potentiel d’Internet.
Bernard Bolze a rallié les énergies d’une vingtaine de juristes, de traducteurs, de graphistes, bénévoles ou non. « Notre espoir est de donner envie à d’autres de participer et d’enrichir les contenus, dit-il, Prison Insider doit s’alimenter des expériences des uns et des autres. »
Outre ses fiches pays, dont la liste va s’étoffer, le site propose un contenu dédié aux proches de personnes détenues à l’étranger, ce qui est le cas de plus de 2 500 Français actuellement, selon le Quai d’Orsay. Intitulé En cas d’arrestation, il divulgue premiers conseils et contacts.
Là encore, le site ne demande qu’à se nourrir de contributions. Avocate à Paris, Me Clémence Witt a défendu des clients incarcérés sur plusieurs continents, dont l’une en Inde durant seize mois. Elle salue l’initiative : « Cela peut être un outil extrêmement précieux pour les familles, qui se retrouvent toujours très démunies face à l’arrestation d’un proche dans un autre pays. »
Site engagé, Prison Insider accueille l’expression de multiples regards, qu’ils soient photographiques, universitaires ou journalistiques (un premier dossier est consacré à la peine à perpétuité). Et permet à chacun, grâce à une mini-vidéo spontanée, d’offrir une parole sur la prison.
* Site : www.prison-insider.com.
Abonnement : 30 €/an
mail : contact@prison-insider.com/
Le Parisien
RAPPEL : L’APCARS est partenaire de Prison Insider.