Prévue dans la Loi du 15 août 2014 relative à l’individualisation des peines, la justice restaurative favorise le rétablissement de la paix sociale en organisant des rencontres détenus-victimes.
Elle a été battue et violée, lui a été incarcéré pour agressions sexuelles. Ils se sont retrouvés dans un groupe de paroles pour se parler et s’écouter. Ils ne s’étaient jamais rencontrés. La peur, les doutes et les réticences ont peu à peu fait place aux questions et aux confidences. Les cœurs se sont ouverts et les langues déliées. Elle a montré ses larmes et dévoilé ses cicatrices à « ce substitut de ceux qui l’avaient blessée ». Créer un espace de dialogue Il a pris conscience de la douleur qu’il avait infligée. Chacun a pu, en toute
sincérité, dire sa souffrance et sa part de vérité. Tel est le principe de la justice restaurative : « Créer un espace de dialogue sécurisé, respectueux et confidentiel entre des victimes et des infracteurs, ou
toute personne concernée par un conflit de nature criminelle. » « Les rencontres sont longuement préparées, explique Noémie Micoulet, coordinatrice Justice restaurative à l’Apcars(1). Elles sont basées sur le volontariat, la capacité des participants à verbaliser et se remettre en question. Il peut y avoir de la colère mais le condamné
doit être sorti du déni et la victime de la vengeance pour que la rencontre se passe dans les meilleures conditions, qu’elle soit un lieu d’échange, non de confrontation. » La phase de préparation est primordiale et dure plusieurs mois. « Nous les recevons individuellement à plusieurs reprises pour les accompagner dans leur cheminement, évaluer leur envie et leur aptitude à aller au bout du processus, chacun étant libre de s’arrêter à tout moment, poursuit Aude le Roué, cocoordinatrice à l’Apcars. Nous les aidons à exprimer leur douleur, comprendre leurs motivations, élaborer leurs questionnements. »
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Dossier réalisé par Maya Lebas
