Le Sénat examine à partir de mercredi le projet de loi pour une Justice du XXIe siècle. Le texte, défendu par Christiane Taubira, entend simplifier et moderniser l’appareil et les procédures judiciaires, au nom d’une plus grande efficacité.
Vue générale prise à l’intérieur du Palais de justice de Paris, juillet 2009 GONZALO FUENTES © REUTERS
S’il est encore trop tôt pour dresser le bilan de Christiane Taubira au ministère de la Justice, on peut d’ores et déjà, sans prendre trop de risque, lui attribuer un titre sur l’ensemble du quinquennat : celui de la ministre à la fois la plus aimée et la plus contestée.
Contestée par les policiers qui manifestaient sous ses fenêtres mi-octobre ; par les surveillants de prison quelques jours plus tard, toujours place Vendôme à Paris, pour demander des créations de postes.
Contestée par l’opposition, pour qui elle incarne ce que la gauche a de pire s’agissant des questions de société : le laxisme.
Ainsi Nicolas Sarkozy interviewé dans le Parisien ce mardi. Interview en partie consacrée à dénoncer la politique pénale de la garde des Sceaux. « Il y a un domaine dans lequel Christiane Taubira tient ses promesses : le nombre de détenus a diminué en France depuis 3 ans. Les délits augmentent et le nombre de gens en prison diminue » s’insurge l’ancien chef de l’Etat, qui promet de rétablir et d’élargir les peines planchers s’il est réélu.
Les opposants à la ministre vont encore avoir de quoi alimenter leur rejet dans les prochaines heures puisque son projet de loi relatif à la Justice du XXIe siècle arrive demain en débat au Sénat.
La réforme proposée « vise à rendre la justice plus proche, plus efficace et plus protectrice » pour reprendre les termes du communiqué du ministère.
Justement, reprenons un de ces termes : « Qu’est-ce qu’une justice efficace ? »
Pascale Loué-Williaume, Dorothée Bisaccia-Bernstein et Géraldine Blin JCF © RADIO FRANCE
Invités :
Dorothée Bisaccia-Bernstein, avocate en droit pénal et droit des personnes au Barreau de Paris
Géraldine Blin, directrice du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), ex-directrice de prison et secrétaire nationale du Syndicat des directeurs pénitentiaires
Pascale Loué-Williaume, trésorière national adjointe de l’Union Syndicale des Magistrats (USM), conseillère à la Cour d’appel de Versailles