Radicalisation en prison : l’expérience de Fresnes étendue

Les procédures de regroupement ne concernent que les détenus qui sont incarcérés pour des faits de terrorisme à partir du moment où ils présentent des signes de radicalisation. Un programme d’identification des détenus radicaux a été lancé fin janvier et doit «permettre de savoir si» le motif d’incarcération est «le bon critère»,selon la ministre de la Justice.  En effet, «nous savons qu’il y a des personnes qui sont emprisonnées pour des faits de droit commun et qui sont radicalisées ou en voie de radicalisation», a-t-elle expliqué.

Parmi les 167 détenus suivis par le renseignement pénitentiaire et incarcérés pour des faits de terrorisme islamiste, 60 sont «identifiés comme particulièrement radicalisés ou difficiles», a précisé Christiane Taubira. Parmi eux, «une vingtaine (sont) en rupture avec l’institution et une trentaine (…) sont dans une position d’affrontement mais sans que la rupture (ne) soit consommée», a-t-elle ajouté.

Revenant à l’initiative de Fresnes, la garde des Sceaux a rappelé que «les personnes les plus radicalisées ne sont pas dans cette aile», mais à l’isolement, «pour la plupart». C’est notamment le cas, selon une source proche du dossier, de Flavien Moreau, le premier jihadiste français jugé à son retour de Syrie et condamné, mi-novembre, à sept ans d’emprisonnement par le tribunal correctionnel de Paris.

Ces détenus font l’objet d’un régime particulier, correspondant le plus souvent à celui des détenus dits particulièrement signalés (DPS). Leurs cellules sont soumises à des fouilles régulières et ils changent fréquemment de cellule et d’établissement. S’ils sont radicalisés, la vingtaine de détenus qui ont fait l’objet du regroupement de Fresnes «ne sont pas des personnes qu’on identifie comme des leaders potentiels»,ni même des individus «très radicalisés», a indiqué Christiane Taubira.

AFP

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