Sabine Chéné, psycologue clinicienne-criminologue n’a rien à voir avec les membres de la section d‘élite du FB I en psychologie d’une célèbre série américaine qui analyse les esprits criminels les plus tordus. Et malgrè l’atrocité de certains faits, Sabine Chéné se préoccupe de l’humain…
Elle vous accueille par un large et franc sourire, avec en arrière-plan sur une étagère un ouvrage intitulé «Le cas Landru». Lorsque vous entrez dans le bureau de Sabine Chéné, le décor vous en dit plus que bien des mots sur le personnage et sa fonction de psychologue clinicienne-criminologue. Ici, l’humain prédomine toujours, avec en toile de fond les faces les plus sombres de sa nature. Sabine Chéné exerce au sein de l’Unité Médico-Psycho Judiciaire à Agen. Elle raconte la genèse de la structure : «Lors d’une conférence à l’ENAP, j’ai vu qu’il y avait un département dédié à la recherche. J’ai ensuite posé une candidature spontanée pour intégrer un pôle de compétence sur la prévention de la délinquance. Nous faisions des interventions à l’IUFM, ou dans les Ehpad par exemple sur le thème du harcèlement, des comportements violents. Puis au gré des changements politiques, la structure a disparu en 2008. J’en ai alors profité pour repartir à la fac et boucler mon cursus de psychologie. Par la suite, avec le Dr Aubat, psychiatre, que j’avais déjà côtoyé, nous montons un projet d’Unité Médico-Psycho Judiciaire à la Candélie qui ouvre en 2012». L’objet de cette unité est de recevoir des personnes sortant de détention, placées sous contrôle judiciaire ou en attente de jugement pour des crimes sexuels ou des violences intrafamiliales, afin d’éviter les ruptures de soin, puis de les aider notamment à comprendre ce qui a déclenché le passage à l’acte afin d’enrayer le phénomène de récidive.