Le député socialiste des Hauts-de-Seine Sébastien Pietrasanta a remis jeudi 16 juillet au ministre de l’intérieur les conclusions de ses travaux sur le thème « La déradicalisation, outil de lutte contre le terrorisme », présentant trente-sept mesures pour « réinsérer » les personnes radicalisées.
Sébastien Pietrasanta, ancien rapporteur du projet de loi de lutte contre le terrorisme, avait reçu en février la mission d’analyser les profils des personnes concernées par le phénomène de la radicalisation violente en lien avec les filières terroristes.
Suivi psychologique personnalisé
Le rapporteur a souligné « l’efficacité du numéro vert pour identifier les individus en proie à une radicalisation violente » et proposé de « poursuivre les recherches visant à élaborer un contre-discours efficace en direction des jeunes », selon un communiqué du ministère de l’intérieur.
Parmi ses propositions, M. Pietrasanta évoque la mise en place d’un « fichier central de traitement des signalements », la création d’une « structure nationale de soutien aux familles », un « suivi psychologique personnalisé et des actions visant la réinsertion sociale » des radicalisés, selon le texte du rapport, disponible en ligne.
Il préconise également un « système de mentor à la danoise pour l’accompagnement des radicalisés » et de s’appuyer « sur le témoignage de familles de victimes, de familles de djihadistes et de repentis pour élaborer un contre-discours ».
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« Quartiers dédiés dans les prisons »
Pour les détenus, le rapporteur suggère la création de « nouveaux quartiers dédiés dans les prisons », une hiérarchisation des degrés de radicalité et des propositions de détentions adaptées.
Quelque 1 800 personnes ont été répertoriées par les services antiterroristes comme s’étant rendues ou ayant le projet de se rendre dans les zones de djihad en Irak et en Syrie. Cent dix-neuf personnes parties de France sont mortes dans ces pays.
Depuis le début de l’année, les actions au nom du djihad se sont multipliées. En janvier, dix-sept personnes ont été tuées lors d’attentats visant à Paris l’hebdomadaire Charlie Hebdo et le supermarché juif Hyper Casher. Un chef d’entreprise a été décapité en juin par un de ses employés en Isère et trois jeunes hommes soupçonnés d’avoir projeté l’attaque d’une installation militaire des Pyrénées-Orientales ont été arrêtés lundi.